/. S. - Lutetia Furens. Das ist : Die wütende Statt PARIS.
/. S. - Lutetia Furens. Das ist : Die wütende Statt PARIS.
Published: France ca.. 1594
Size: 320 x 385mm.
Color: Uncoloured.
Condition: Gravure sur bois signée /. S accompagnée d'une légende en latin et en allemand. Pliure médiane verticale et quelques pliures horizontales. Restauration en haut du pli central affectant légèrement le titre avec petit manque de papier comblé. Infime restauration en bas à gauche. Infimes fentes le long du pli central.
Description
Rarissime placard dirigé contre la Ligue et le duc de Mayenne. La gravure est signée I.S. (marque inconnue). Ce placard en latin et en allemand est une reprise de l’estampe publiée en français et en latin en 1594 et intitulée "LUTETIA FURENS. Paris en furie". En revanche, l’estampe de forme ovale est entourée d’un texte latin « Sic ubi versum atque nefas furit impia turba et multae scelerum facies impune vagantur », qui diffère de celui de l’estampe en français. Le texte en allemand est une traduction de celui en français.
L’estampe en français est signée I. S. et intitulée « Lutetia furens, Paris en furie ». Elle représente une sorte de Polyphème, enfoncé dans l’eau, tirant une nef remplie d’animaux, pendant que des vents soufflent furieusement. Une femme lui présente de l’ellébore. La pièce est entourée de cette légende : Impia turba et multæ scelerumfacies impune va guntur, sie ubi fas versam atque nef as farit. A gauche de l’image, se trouve cette explication au lecteur : Tu vois en cette figure le hideux et misérable état d’une république, révoltée et matinée contre son magistrat, comme est maintenant la ville de Paris, laquelle porte en ses armes un gros navire. Ce gros navire qui est tiré à rebours par Polyphème est la ville de Paris. Le maître pilote est le duc de Mayenne. La tempête figure l’ire de Dieu sur la ville. Les griffons, lions et autres bêtes sont gens d’armes, emparés d’icelle. Au haut du mât le renard représente les Jésuites, la nymphe présentant l’ellébore, est la prudence ou la raison.
Henri IV sut utiliser l’art de la caricature contre ses ennemis. Il chercha à tuer l’esprit ligueur et sut encourager, sinon inspirer, les graveurs qui attaquaient le parti des Seize. L’imagerie allégorique flatte le pouvoir royal et persifle ses adversaires.
PARIS, HENRI IV ET LA LIGUE.
"La Ligue oppose une résistance acharnée au huguenot Henri de Navarre, roi légitime, à qui elle préfère son oncle, le cardinal Charles de Bourbon, aussitôt appelé « Charles X » (il meurt en prison en 1590). Écrasée à la bataille d'Ivry le 14 mars 1590, éprouvée par deux sièges successifs de la capitale, la Ligue ne désarme pas.
Les membres les plus extrêmes de la Ligue font même régner la terreur à Paris. Tout en organisant de spectaculaires processions (processions de religieux armés et processions de milliers d'enfants), elle met en prison les hommes réputés royalistes, appelés "politiques". Sous l'autorité des Seize, la terreur exercée par la Ligue parisienne atteint son point culminant en 1591, par l'exécution du président du Parlement de Paris, Barnabé Brisson, pourtant ligueur. Henri IV et ses troupes tentent de prendre Paris, notamment par la ruse, lors de la journée des farines, mais échouent dans cette tentative.
La Ligue connaît une fracture quand le duc de Mayenne, frère d’Henri Ier de Guise et chef de la Ligue nobiliaire, rentre à Paris pour punir les extrémistes qui ont décidé la mort de Brisson. Finalement, les excès de la Ligue, son penchant pour un prince étranger, son financement espagnol, sa remise en cause de la monarchie, détachent d’elle progressivement, à partir de 1591, les royalistes, puis les villes les unes après les autres.
Cependant, elle ne désarme qu’au moment où Henri IV abjure sa foi protestante et retourne au catholicisme. Il est sacré roi à Chartres le 27 février 1594 et entre dans la capitale quelques mois plus tard".
L’estampe en français est signée I. S. et intitulée « Lutetia furens, Paris en furie ». Elle représente une sorte de Polyphème, enfoncé dans l’eau, tirant une nef remplie d’animaux, pendant que des vents soufflent furieusement. Une femme lui présente de l’ellébore. La pièce est entourée de cette légende : Impia turba et multæ scelerumfacies impune va guntur, sie ubi fas versam atque nef as farit. A gauche de l’image, se trouve cette explication au lecteur : Tu vois en cette figure le hideux et misérable état d’une république, révoltée et matinée contre son magistrat, comme est maintenant la ville de Paris, laquelle porte en ses armes un gros navire. Ce gros navire qui est tiré à rebours par Polyphème est la ville de Paris. Le maître pilote est le duc de Mayenne. La tempête figure l’ire de Dieu sur la ville. Les griffons, lions et autres bêtes sont gens d’armes, emparés d’icelle. Au haut du mât le renard représente les Jésuites, la nymphe présentant l’ellébore, est la prudence ou la raison.
Henri IV sut utiliser l’art de la caricature contre ses ennemis. Il chercha à tuer l’esprit ligueur et sut encourager, sinon inspirer, les graveurs qui attaquaient le parti des Seize. L’imagerie allégorique flatte le pouvoir royal et persifle ses adversaires.
PARIS, HENRI IV ET LA LIGUE.
"La Ligue oppose une résistance acharnée au huguenot Henri de Navarre, roi légitime, à qui elle préfère son oncle, le cardinal Charles de Bourbon, aussitôt appelé « Charles X » (il meurt en prison en 1590). Écrasée à la bataille d'Ivry le 14 mars 1590, éprouvée par deux sièges successifs de la capitale, la Ligue ne désarme pas.
Les membres les plus extrêmes de la Ligue font même régner la terreur à Paris. Tout en organisant de spectaculaires processions (processions de religieux armés et processions de milliers d'enfants), elle met en prison les hommes réputés royalistes, appelés "politiques". Sous l'autorité des Seize, la terreur exercée par la Ligue parisienne atteint son point culminant en 1591, par l'exécution du président du Parlement de Paris, Barnabé Brisson, pourtant ligueur. Henri IV et ses troupes tentent de prendre Paris, notamment par la ruse, lors de la journée des farines, mais échouent dans cette tentative.
La Ligue connaît une fracture quand le duc de Mayenne, frère d’Henri Ier de Guise et chef de la Ligue nobiliaire, rentre à Paris pour punir les extrémistes qui ont décidé la mort de Brisson. Finalement, les excès de la Ligue, son penchant pour un prince étranger, son financement espagnol, sa remise en cause de la monarchie, détachent d’elle progressivement, à partir de 1591, les royalistes, puis les villes les unes après les autres.
Cependant, elle ne désarme qu’au moment où Henri IV abjure sa foi protestante et retourne au catholicisme. Il est sacré roi à Chartres le 27 février 1594 et entre dans la capitale quelques mois plus tard".
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- Reference N°: 44883
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