CHALMANDRIER, Nicolas. - Nouveau Plan de L'Orient, du Port-Louis et de Leurs Rades Avec tous les Bancs de Sables Vases Rochers & Ecueils qui se decouvrent lorsque la Mer est basse .
CHALMANDRIER, Nicolas. - Nouveau Plan de L'Orient, du Port-Louis et de Leurs Rades Avec tous les Bancs de Sables Vases Rochers & Ecueils qui se decouvrent lorsque la Mer est basse .
Published: Paris, 1771
Size: 505 x 660mm.
Color: Uncoloured.
Condition: Mer et rivière coloriées en vert. Petite consolidation au centre près du pli central. Sur papier fort.
Description
Plan de Lorient et Port-Louis, orienté vers l'Ouest, gravée par Chalmandrier. Se vend à Paris chez l'Auteur Ruë St. Jacques près la Fontaine St. Séverin, M.ason de Mr. Aubert, au Papillon. 1771.
Ce remarquable plan figure les différentes possessions de la compagnie des Indes : Enclos de la Compagnie des Indes, Dépots, Batteries, Redoutes, carrières de la compagnie, alors que l'arrêt du roi du 13 août 1769 a suspendu le monopole de la Compagnie des Indes, le commerce maritime étant désormais ouvert à la concurrence. Le 17 février 1770, par un arrêté complété le 8 avril, la Compagnie cédait ses immeubles, ses navires et ses droits au roi.
Avant de devenir une ville, Lorient est d’abord un port. Etabli en 1666 par la Compagnie française des Indes Orientales sur une presqu’île qui s’avance dans la rade, bassin naturel où l’eau douce du Scorff, du Faouëdic et du Blavet se mêle d’eau salée à chaque marée.
C’est sur cette pointe de terre baignée d’eau saumâtre qu’est implanté le chantier de construction navale de la Compagnie. Là sont construits et armés les navires de commerce qui vont sillonner les mers vers l’Afrique, l’Inde, la Chine et rapporter de ces lointaines destinations de précieuses cargaisons.
La guerre d'indépendance américaine amène à la ville un surcroît d'activité à partir de 1775 et plusieurs corsaires utilisent la ville comme port d'attache. La ville commence sa reconversion avec l'achat par le roi des installations de la Compagnie pour 17 500 000 livres tournois pour y installer sa marine. La construction navale privée se développe et, entre 1769 et 1777, l'équivalent de 13 000 tonneaux sont ainsi mis en chantier. Le tonnage construit par la Compagnie puis par la Royale ne représente plus que 39 % de la production totale lorientaise. Le commerce privé se développe dans le même temps et, entre 1769 et 1785, date de la création de la Compagnie de Calonne, Lorient compte pour 57 800 des 151 955 tonneaux armés en France.
Histoire de la Compagnie Française des Indes:
"En 1664, Colbert créa la Compagnie des Indes occidentales et la Compagnie des Indes orientales.
La première avait reçu du roi le monopole sur l'exploitation des îles productrices de sucre comme Saint-Christophe, la Guadeloupe, la Martinique ou la partie orientale de Saint-Domingue, mais ne pouvant assurer ce monopole, elle fut dissoute dix ans plus tard.
Quant à la seconde, présidée par le contrôleur des Finances, elle avait reçu le monopole du commerce avec l'océan Indien et les terres qui produisaient les épices. Colbert en avait redéfini en 1673 les objectifs et les méthodes, orientant la Compagnie vers l’établissement de nouveaux comptoirs. Elle perdura jusqu’en 1719, mais sans être réellement florissante.
Après avoir fondé en 1716 la Banque générale, établissement privé qui émettait des billets convertibles à vue et acceptés par toutes les caisses publiques, John Law fonda en 1717 la Compagnie d'Occident, qui obtint le monopole du commerce avec la Louisiane. En 1718, sa Banque générale devenait Banque royale et en mai 1719, un édit fusionnait la Compagnie d'Occident avec d’autres sociétés de commerce, également créées par Law. La Compagnie des Indes orientales fut absorbée dans l’opération qui fit naître la Compagnie perpétuelle des Indes.
Celle-ci, qui centralisait tout le commerce du royaume avec les pays d'outre-mer, obtint le monopole des monnaies et l'adjudication de la Ferme générale des impôts. Au début de l'année 1720, Law était devenu contrôleur général des Finances. Mais en mai 1720, c'est la banqueroute.
Cependant, réorganisée par Philibert Orry en 1731, la Compagnie ne sombra pas. Dirigée par un gouverneur choisi par le roi, elle s’était établie dans les Mascareignes, sur le golfe Persique et en Birmanie et elle possédait de nombreux comptoirs comme Chandernagor, Pondichéry, Mahé, Sumatra, Manille ou Canton, Moka, acheminant vers Lorient et Nantes la soie, le coton, le thé, le café, le riz et autres produits exotiques.
En 1763, le traité de Paris fait perdre à la France la plupart de ses comptoirs, ne lui laissant que Pondichéry, Chandernagor, Karikal, Yanaon et Mahé : d’où le déclin de la Compagnie. Cependant, ce fut surtout l’arrêt du Roi du 13 août 1769 qui scella définitivement le destin de la Compagnie en suspendant son monopole : « L’exercice du privilège exclusif de la Compagnie des Indes aux îles de France et de Bourbon, aux Indes, à la Chine et dans les mers au-delà du cap de Bonne-Espérance, sera et demeurera suspendu jusqu’à ce qu’il en soit par S.M. autrement décidé. » Le commerce maritime étant désormais ouvert à la concurrence, la Compagnie périclita. Comme c’était encore elle qui était habilitée à délivrer les autorisations pour commercer avec les colonies, son administration centrale fut maintenue à Paris pour assurer la délivrance de ces « passeports » et pour mener à bien sa liquidation. Le 17 février 1770, par un arrêté complété le 8 avril, la Compagnie cédait ses immeubles, ses navires et ses droits au roi.
En 1785, Charles-Alexandre de Calonne, contrôleur général des finances du royaume, crée une nouvelle Compagnie des Indes qui, contrairement aux précédentes, n'obtient pas de pouvoir civil et militaire dans ses comptoirs, ni ne dispose de l'ensemble des infrastructures du port de Lorient, confiées à la Marine royale. Malgré tout, la Compagnie prospère avant de perdre tous ses privilèges."
Ce remarquable plan figure les différentes possessions de la compagnie des Indes : Enclos de la Compagnie des Indes, Dépots, Batteries, Redoutes, carrières de la compagnie, alors que l'arrêt du roi du 13 août 1769 a suspendu le monopole de la Compagnie des Indes, le commerce maritime étant désormais ouvert à la concurrence. Le 17 février 1770, par un arrêté complété le 8 avril, la Compagnie cédait ses immeubles, ses navires et ses droits au roi.
Avant de devenir une ville, Lorient est d’abord un port. Etabli en 1666 par la Compagnie française des Indes Orientales sur une presqu’île qui s’avance dans la rade, bassin naturel où l’eau douce du Scorff, du Faouëdic et du Blavet se mêle d’eau salée à chaque marée.
C’est sur cette pointe de terre baignée d’eau saumâtre qu’est implanté le chantier de construction navale de la Compagnie. Là sont construits et armés les navires de commerce qui vont sillonner les mers vers l’Afrique, l’Inde, la Chine et rapporter de ces lointaines destinations de précieuses cargaisons.
La guerre d'indépendance américaine amène à la ville un surcroît d'activité à partir de 1775 et plusieurs corsaires utilisent la ville comme port d'attache. La ville commence sa reconversion avec l'achat par le roi des installations de la Compagnie pour 17 500 000 livres tournois pour y installer sa marine. La construction navale privée se développe et, entre 1769 et 1777, l'équivalent de 13 000 tonneaux sont ainsi mis en chantier. Le tonnage construit par la Compagnie puis par la Royale ne représente plus que 39 % de la production totale lorientaise. Le commerce privé se développe dans le même temps et, entre 1769 et 1785, date de la création de la Compagnie de Calonne, Lorient compte pour 57 800 des 151 955 tonneaux armés en France.
Histoire de la Compagnie Française des Indes:
"En 1664, Colbert créa la Compagnie des Indes occidentales et la Compagnie des Indes orientales.
La première avait reçu du roi le monopole sur l'exploitation des îles productrices de sucre comme Saint-Christophe, la Guadeloupe, la Martinique ou la partie orientale de Saint-Domingue, mais ne pouvant assurer ce monopole, elle fut dissoute dix ans plus tard.
Quant à la seconde, présidée par le contrôleur des Finances, elle avait reçu le monopole du commerce avec l'océan Indien et les terres qui produisaient les épices. Colbert en avait redéfini en 1673 les objectifs et les méthodes, orientant la Compagnie vers l’établissement de nouveaux comptoirs. Elle perdura jusqu’en 1719, mais sans être réellement florissante.
Après avoir fondé en 1716 la Banque générale, établissement privé qui émettait des billets convertibles à vue et acceptés par toutes les caisses publiques, John Law fonda en 1717 la Compagnie d'Occident, qui obtint le monopole du commerce avec la Louisiane. En 1718, sa Banque générale devenait Banque royale et en mai 1719, un édit fusionnait la Compagnie d'Occident avec d’autres sociétés de commerce, également créées par Law. La Compagnie des Indes orientales fut absorbée dans l’opération qui fit naître la Compagnie perpétuelle des Indes.
Celle-ci, qui centralisait tout le commerce du royaume avec les pays d'outre-mer, obtint le monopole des monnaies et l'adjudication de la Ferme générale des impôts. Au début de l'année 1720, Law était devenu contrôleur général des Finances. Mais en mai 1720, c'est la banqueroute.
Cependant, réorganisée par Philibert Orry en 1731, la Compagnie ne sombra pas. Dirigée par un gouverneur choisi par le roi, elle s’était établie dans les Mascareignes, sur le golfe Persique et en Birmanie et elle possédait de nombreux comptoirs comme Chandernagor, Pondichéry, Mahé, Sumatra, Manille ou Canton, Moka, acheminant vers Lorient et Nantes la soie, le coton, le thé, le café, le riz et autres produits exotiques.
En 1763, le traité de Paris fait perdre à la France la plupart de ses comptoirs, ne lui laissant que Pondichéry, Chandernagor, Karikal, Yanaon et Mahé : d’où le déclin de la Compagnie. Cependant, ce fut surtout l’arrêt du Roi du 13 août 1769 qui scella définitivement le destin de la Compagnie en suspendant son monopole : « L’exercice du privilège exclusif de la Compagnie des Indes aux îles de France et de Bourbon, aux Indes, à la Chine et dans les mers au-delà du cap de Bonne-Espérance, sera et demeurera suspendu jusqu’à ce qu’il en soit par S.M. autrement décidé. » Le commerce maritime étant désormais ouvert à la concurrence, la Compagnie périclita. Comme c’était encore elle qui était habilitée à délivrer les autorisations pour commercer avec les colonies, son administration centrale fut maintenue à Paris pour assurer la délivrance de ces « passeports » et pour mener à bien sa liquidation. Le 17 février 1770, par un arrêté complété le 8 avril, la Compagnie cédait ses immeubles, ses navires et ses droits au roi.
En 1785, Charles-Alexandre de Calonne, contrôleur général des finances du royaume, crée une nouvelle Compagnie des Indes qui, contrairement aux précédentes, n'obtient pas de pouvoir civil et militaire dans ses comptoirs, ni ne dispose de l'ensemble des infrastructures du port de Lorient, confiées à la Marine royale. Malgré tout, la Compagnie prospère avant de perdre tous ses privilèges."
3,000€
- Reference N°: 40908
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